La Parisienne est une course à pied d’environ 6kms et 100% féminine. Créée en 1997, elle soutient la recherche sur le cancer du sein. Elle connaît un succès croissant depuis sa création et rassemble, en 2012, environ 28 000 participantes entraînées ou non, jeunes et moins jeunes.
Madame: J’ai toujours eu horreur de la course à pied, n’y voyant qu’une énorme contrainte et ne comprenant pas ceux qui y prenaient du plaisir. Aussi fus-je la première surprise lorsqu’au mois d’avril je proposais à mes collègues de participer à cette nouvelle édition de la Parisienne avec moi. Je trouvais la démarche plutôt sympa (faire une activité avec les collègues), physiquement et moralement bénéfique (ma reprise du sport) et surtout recommandable car c’était pour une bonne cause (lutte contre le cancer du sein). Seulement deux ont répondu à mon appel, un peu dans le même état d’esprit que moi et puis on avait 5 mois pour s’y préparer: laaaarge! Mais voilà le jour J est arrivé beaucoup plus vite que prévu et entre les vacances et les jours de flemme, je comptabilisais une petite quinzaine de séances d’entrainement. J’étais bien obligée de constater que je ne me sentais pas prête à courir 6,3kms car même si je commençais vraiment à ressentir du plaisir dans la course, mes parcours n’excédaient pas les 4kms. Sauf que quand on est à la tête de ce genre d’initiative on ne se dégonfle pas!
Dimanche 9 septembre: levé 6h15 (faut être fou), j’enfile la tenue de la parfaite joggeuse (faut au moins faire style), j’accroche le dossard au t-shirt entreprise, une banane et une barre de céréales dans le ventre: c’est parti! Dans le métro, on retrouve des camarades de course facilement repérables (sac la Parisienne) et tenue de sport. Je retrouve mes collègues, dans le même état d’appréhension que moi mais les propos rassurants de nos consœurs-entreprise déjà bien rodées nous mettent en confiance. Nous avançons vers le pont Iéna et toute cette masse de nanas est impressionnante: nous ferons partie de la troisième vague de départ.
Et c’est parti pour une course sous un beau soleil! Le mouvement de foule est terriblement entrainant et le nombre de supporters impressionnant. Certains crient même notre prénom (visible sur le dossard), des groupes de musiciens sont éparpillés sur le parcours et tout cet engouement nous donne des ailes. La présence de Monsieur sur le chemin n’y est pas anodine non plus. Les kilomètres s’enchainent à une allure folle et je n’ai même pas trop le temps de réaliser que mes muscles commencent à fatiguer que c’est déjà la fin!
Je suis véritablement heureuse, je me sens bien physiquement, et je suis très fière de moi et mes collègues. On a fait un score plutôt honorable pour une première fois, on ne s’est pas arrêté et ce qui nous parait véritablement important c’est notre participation et le plaisir qu’on y a pris. Grâce à la Parisienne, je sais maintenant que je vais continuer à m’entrainer régulièrement, çà devient un besoin.
Seul bémol: il semblerait selon des forums, que les bénéfices pour la lutte contre le cancer du sein ne soient pas aussi importants qu’on pourrait le penser et que la participation servirait aussi à financer tous nos petits cadeaux (t-shirts, sac, dvd, sponsors, médaille, rose etc). Il existe beaucoup d’autres courses, moins médiatisées mais tout aussi louables auxquelles je vais m’intéresser.
Monsieur : Courir pour seul but.. la course, pas trop pour moi. Il me faut un ballon, une balle, un but, une équipe.. mais pour encourager Madame et prendre des photos, pas de soucis. Arrivé près du pont de Passy, je vois tout de suite qu’une autre compétition existe en dehors de la piste : celui qui prendra la photo de sa chère et tendre. On entre dans un enchaîné de « Il me passe devant, je lui passe devant, il me passe devant, je lui passe devant, il part ailleurs ». La bonne position trouvée, il ne manque plus qu’à trouver Madame parmi les 30 000 participantes (bon mal de crâne assuré), mission réussie sur 1 passage sur 2. Les photos en poches, je retrouve Madame à l’arrivée, même pas fatiguée. Un bon bol d’air ensoleillé et très fier de Madame.