Le dernier film de Michael Haneke, Amour – Palme d’Or du Festival de Cannes 2012, nous présente Georges et Anne, octogénaires, cultivés, professeurs de musique retraités. Un jour, Anne est victime d’une petite attaque cérébrale. Lorsqu’elle sort de l’hôpital et revient chez elle, elle est paralysée d’un côté. L’amour qui unit ce vieux couple va être mis à rude épreuve.
Madame : Un film bouleversant qui renvoie forcément à l’histoire personnelle de chacun: on ne peut s’empêcher de comparer Georges et Anne à des êtres proches et le cas échéant de s’imaginer vieillir à travers eux. Un déroulement très lent, à l’image de la vie des personnes âgées, un style épuré qui permet de se concentrer sur l’essentiel: l’émotion. Des petites touches artistiques qui font du bien (musique classique, peintures, vieux livres), des petits moments de la vie quotidienne qui font sourire. Haneke nous montre tout, tout ce qu’on ne veut pas voir, tout ce à quoi on n’est pas préparé mais sans nous mentir: la fin est annoncée clairement et brutalement dès le début. Un huit-clos délicat, extrêmement touchant et humain: je me suis prise une énorme claque à laquelle je ne m’attendais aucunement. Une Palme d’or, Cannes 2012, indiscutable.
Seul petit bémol pour ma part, le jeu d’actrice d’Emmanuelle Riva, un peu forcé à mon goût; on pourrait certes mettre çà sur le compte de la classe sociale représentée par le couple mais pour autant cela ne m’a pas gênée dans le jeu de Jean-Louis Trintignant. Je pardonne aisément cette dame de 85 ans au charme indéniable et je salue néanmoins son époustouflante prestation de grabataire.
Note: 9/10
Monsieur : Que ce film est ennuyeux à mourir.. D’accord, nous regardons un film sur le quotidien de personnes âgées, mais cela condamne-t-il le spectateur à subir ces longues scènes, molles et sans intérêt ? Si on retient un peu d’émotion (il faut avouer que les 30 dernières minutes sont assez intenses), ceci m’a été gâché par un texte répété, un jeu impersonnel où je n’y ai pas vraiment cru de la première à la dernière seconde.
J’aime beaucoup le cinéma qui met en avant les histoires de tous les jours (bonnes comme mauvaises), dans ce film rien n’est improvisé, tout est planifié : on connait la fin dès le début, les histoires parallèles sont vides et sans grand intérêt (sans trop spoiler, pour moi l’histoire du musicien semble être là pour meubler par exemple).
Dans la dernière partie (dernier tiers), je suis passé d’un état d’ennui à celui d’une gène face au voyeurisme de la fin de vie (accentué par la longueur des scènes, et l’interprétation de Emmanuelle Riva qui devient bonne quand il n’y a plus de texte pour elle). On montre tout.. et cela jusqu’au bout.
En conclusion, bizarrement je dirai que malgré tout, c’est une palme d’or amplement méritée tant le sujet traité est délicat et l’effet (si tant est que Michael Haneke ait voulu le faire) est réussi, malgré les défauts qui m’ont pratiquement endormi durant 1h30.
Note: 4/10